Mutagen
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Chapitre 233 : L’entrée au laboratoire, l’histoire de Karlene et une soudaine poussée de désir
Chapitre 232 : “Karlene” en liberté, la triste réalité des étranges créatures nées après l’apocalypse Menu Chapitre 234 : Dans le laboratoire, acquérir les enfants de sang et les tests physiques de Karlene

Traductrice : Moonkissed

Auteur : Exallion

Jour 36 – 6h01 – Colonie du Port de Real, Barangay Ungos, Real, Quezon

Il était très tôt et le soleil venait à peine de quitter l’horizon, mais la section militaire de la colonie du port de Real était déjà en pleine activité. Karlene ayant perdu la raison et s’étant à nouveau échappée du laboratoire en plein milieu de ses examens, l’alarme avait été sonnée et les soldats s’étaient rassemblés pour l’attraper.

Ce n’était pas la première fois que cela arrivait. La situation actuelle se répètait depuis deux semaines après le début de l’épidémie et c’était la troisième fois qu’elle se produisait au cours de la semaine écoulée. À chaque fois, il y avait des blessés et des biens précieux endommagés. Le pire avait été atteint la première fois, lorsque deux scientifiques et une douzaine de soldats avaient été gravement blessés et que le mur extérieur séparant la colonie de la terre ferme avait été brisé par elle.

Cependant, même si elle avait causé les dégâts, elle ne devrait pas être tuée car elle était la fille d’un major et un sujet de recherche très important.

La situation actuelle dans le port était cependant sans précédent. Une personne inconnue avait arrêté Karlene dans son déchaînement de folie et l’avait visiblement maîtrisée. Elle pleurait comme une enfant dans ses bras alors qu’on aurait plutôt dit que cet homme apaisait une femme possédée par un démon.

« Mark… Quoi ? Comment ? »

Il n’y avait pas que les soldats dans la zone qui étaient dans la stupeur, mais aussi le père de la femme en question. Il ne savait même pas quoi dire ou demander correctement dans cette situation.

Alors que tout le monde observait cette scène étrange et surprenante, un groupe de scientifiques sortit du laboratoire et, une minute plus tard, plusieurs véhicules entrèrent dans la zone.

« Général ! »

Les soldats autour des véhicules avaient crié en faisant leur salut.

« Quelle est la situation ? Pourquoi tout est-il calme ? Ne me dites pas que Karlene a réussi à s’échapper ? »

demanda le général en fronçant les sourcils. Après tout, ils avaient reçu le rapport selon lequel Karlene s’était à nouveau échappée du laboratoire, mais ce qu’il voyait ici, c’était ses soldats qui se tenaient dans le vide autour de quelque chose.

« Monsieur, ce n’est pas ce que vous pensez. »

Le soldat interrogé par le général répondit en paniquant.

« Général, regardez d’abord là-bas. Cet homme est vraiment quelque chose, n’est-ce pas ? »

Jones tapa sur l’épaule du général et lui indiqua une certaine direction. Le général avait la taille d’un Philippin moyen et sa vue était donc obstruée par la plupart des soldats, mais Jones, en tant qu’étranger, était plus grand. Il pouvait donc mieux voir depuis leur position.

Le général et son entourage avaient fait signe à travers l’encerclement des soldats et des badauds et avaient vu la situation. Bien sûr, il fut également surpris de voir Mark, qui était l’un des sujets de leur réunion ajournée, et Karlene, qui était dans son état berserk, dans son étreinte.

« Général ! » Un scientifique dans sa blouse blanche tachée d’un peu de sang s’approcha du général Faustino. « Qui est cette personne ? Je ne crois pas l’avoir déjà vu ici ? »

« Cette personne… » Le général Faustino se massa une nouvelle fois l’arête du nez. Il aurait déjà dû le faire plusieurs fois au cours de la matinée. « Parlons-en plus tard. Savez-vous ce qui se passe, professeur Suzuki ? »

« C’est l’ÉNORME question ici général ! » Le professeur Suzuki répondit par un mouvement exagéré des bras. « Personne ne sait ce qui se passe. J’ai déjà demandé aux soldats qui étaient ici pour attraper Karlene. Leurs réponses étaient claires mais aucune n’explique exactement ce qui se passe. Nous ne pouvons que demander à cet homme là-bas. Même Alfonso n’y comprend rien. »

« Ce n’est pas le lieu pour parler. Ses examens d’aujourd’hui ne sont pas encore terminés, n’est-ce pas ?

– C’est le cas, mon général.

– D’accord. Le général Faustino se tourna alors vers Jones et le capitaine Garcia qui l’accompagnait. Jones, invite Mark au laboratoire. Puisqu’il semble qu’il ait le contrôle sur Karlene, nous devrions lui demander de coopérer. Garcia, fais le ménage ici. Si nécessaire, donne aux blessés quelques médicaments.

– Oui, boss.

– Oui, monsieur ! »

Jones répondit d’une manière laxiste et paresseuse tandis que le capitaine Garcia répondit promptement.

Avec l’ordre du général, tout le monde commença à se disperser tandis que Jones s’approchait de Joash et du major Bautista qui se trouvait devant Mark et Karlene. Il semblait qu’il y avait aussi un problème entre les quatre puisque Karlene se cachait derrière Mark comme un enfant effrayé par son père et ami inquiet. Qui était la vraie famille et les amis de Karlene ?

***

Invité à rencontrer le général et à visiter le laboratoire militaire, Mark n’avait aucune raison de refuser. Au contraire, c’était l’une des choses qu’il souhaitait le plus faire cette fois-ci.

À l’entrée du bâtiment du laboratoire, Mark fut accueilli par un vieil homme portant un uniforme militaire officiel, inutilement entouré de soldats armés et d’un certain nombre de scientifiques en blouse blanche. Comme les insignes du vieil homme étaient visibles, Mark sut qu’il devait s’agir du général en charge de cette colonie.

« Je suis Zackaria Faustino, l’officier responsable de cette colonie. Mark, c’est ça ? J’ai beaucoup entendu parler de toi. »

Le général Faustino tendit sa main droite pour une poignée de main, ce qui ne manqua pas de troubler Mark. Non seulement il détestait cette coutume pour diverses raisons, mais il tenait également la main de “Karlene” en ce moment même. Comme cette “Karlene” avait peur de tout le monde et ne voulait manifestement pas entrer dans le laboratoire, Mark devait lui tenir la main pour qu’elle se sente en sécurité. Mais une fois qu’il l’avait fait, sa main était restée accrochée à la sienne et n’avait pas voulu la lâcher. Elle avait même rétracté les armures en forme de griffes sur ses doigts pour ne pas blesser la main de Mark. De plus, elle était encore plus forte que Mark sur le plan physique. Retirer sa main serait impossible.

En voyant la situation, les gens autour eurent des expressions étranges sur leurs visages. De son côté, le général comprit la situation, retira sa main droite et tendit l’autre.

Sans autre choix, Mark accepta la poignée de main et demanda.

« Que voulez-vous dire par entendre beaucoup parler de moi ? »

Le général hocha la tête en signe de compréhension et répondit.

« Parlons-en en entrant dans le laboratoire. »

Avec le général en tête et Mark et Karlene marchant à ses côtés, ils entrèrent dans le bâtiment tout en étant entourés par les soldats. Bien sûr, ces soldats n’étaient pas seulement là pour les escorter. Mark pouvait voir qu’ils étaient sur leurs gardes. Parmi les gens, Jones et Joash étaient également présents. Il semblait que le statut de Joash n’était pas négligeable dans cette colonie.

Mark pensait qu’ils devraient porter des combinaisons de protection en entrant dans le laboratoire, mais ce n’était pas le cas. Tant qu’ils restaient dans les couloirs principaux et dans certaines zones spécifiques, leur tenue actuelle suffisait. Ils n’avaient besoin de porter des combinaisons de protection et des équipements de laboratoire que lorsqu’ils pénètaient dans les zones de test et d’expérimentation, en particulier celles où étaient manipulés des échantillons génétiques et des produits chimiques.

Le général avait répondu à la question de Mark. Il était surpris que Bay City ait envoyé un avis à toutes les colonies pour qu’elles aient un œil sur lui.

À l’intérieur du laboratoire, des pièces séparées les unes des autres séparaient les différentes parties du bâtiment. Les fenêtres extérieures avaient été scellées, tandis que l’intérieur des pièces pouvait être vu à travers une fenêtre accessible dans le couloir.

Au premier étage, le laboratoire s’occupait des animaux évolués et étranges capturés dans la nature et en mer. Ces animaux étaient apparus après l’épidémie. Certains animaux ressemblaient à des variantes mutantes d’animaux antérieurs à l’épidémie, tandis que d’autres étaient des espèces totalement nouvelles. Cela rappella à Mark le renard ressemblant à un loup que Nicole avait ramené comme animal de compagnie.

« Au fait, que lui est-il arrivée ? »

Mark profita de l’occasion pour demander des nouvelles de Karlene.

En entendant la question, le général Faustino tourna d’abord la tête vers le major Bautista. Voyant que ce dernier acquiesçait, le général raconta les circonstances de Karlene et présenta le professeur et scientifique en chef du laboratoire, Masaki Suzuki.

Tout avait commencé par le fait que les soldats qui avaient établi cette colonie venaient de Metro Manila et pas d’une région plus proche. Ils n’avaient été désignés dans cette zone qu’après avoir pris des mesures d’urgence.

De retour à Manilla, le major Bautista avait perdu sa femme et son fils, la mère et le frère aîné de Karlene, lors de la première vague de l’épidémie. C’est parce que leur maison se trouvait à proximité de l’un des points zéro. Malgré cela, le pauvre major avait continué à exercer ses fonctions.

Heureusement, Karlene n’était pas en ville à ce moment-là et se trouvait ici, à Quezon, pour tourner une série dramatique. Oui, à l’improviste, Karlene était une actrice populaire en pleine ascension. Mark n’en avait aucune idée puisqu’il s’intéressait davantage aux acteurs et actrices japonais qu’aux acteurs et actrices locaux. La télévision de sa maison n’avait même pas été utilisée pendant plus de deux ans avant l’épidémie.

Afin de retrouver Karlene, le major Bautista avait demandé à être désigné dans cette colonie, ce qui avait été approuvé avec l’aide du général Faustino et du professeur Suzuki, qui était en fait un ami proche du major. Heureusement, il avait retrouvé Karlene saine et sauve. Bien qu’elle se soit retrouvée bloquée et encerclée par les infectés, les militaires étaient arrivés avant qu’il ne soit trop tard.

De manière inattendue, quatre personnes de l’équipe de théâtre étaient devenues des Évolués dès les premiers jours de l’épidémie. Il s’agissait de Karlene et de ses trois amis, qui étaient également des acteurs et des actrices de l’équipe de théâtre. Elles avaient formé un groupe qui avait contribué à beaucoup de choses dans la colonie.

Malheureusement, Karlene avait été impliquée dans une brèche qui s’était produite pendant la construction du mur au sud de la colonie. Afin de sauver un enfant d’un infecté mutant, Karlene avait combattu l’infecté. Elle avait réussi à sauver l’enfant et à tuer l’infecté, mais en échange, elle avait été mordue.

Elle s’était transformée et comme elle était la seule famille qui restait au Major Bautista, il ne voulait pas la perdre. Sans compter que la brèche avait provoqué la morsure d’une douzaine de soldats par les infectés. Ils avaient eu recours à des mesures drastiques, l’expérimentation humaine. C’était contraire à l’éthique médicale, mais ils n’avaient pas le choix.

Comme on avait découvert très tôt que la [Souche instable] du mutagène modifiait génétiquement les personnes mordues, ils s’étaient concentrés sur l’expérimentation génétique des victimes de la brèche. En coupant les brins génétiques, en modifiant les gènes et même en implantant un gène étranger dans leur constitution génétique, ils avaient appliqué différentes méthodes, et même des méthodes qui n’avaient jamais été testées auparavant, à chacune des victimes.

Heureusement et malheureusement, seule Karlene avait survécu à l’expérience. Quant aux autres sujets, ils avaient déjà eu de la chance s’ils soient morts. La plupart d’entre eux étaient devenus des monstres hideux qu’il fallait abattre pour le bien de tous. Cependant, le cas de Karlene n’avait pas été une réussite totale non plus. Sa personnalité avait radicalement changé, au point qu’elle avait l’impression d’être une autre personne. Sans compter qu’elle avait des épisodes où elle se transformait et perdait le contrôle d’elle-même, comme ce qui s’était passé plus tôt.

À ce moment-là, tout le monde avait jeté un coup d’œil à Karlene qui marchait silencieusement et timidement à côté de Mark en lui tenant fermement la main. Bien qu’elle soit toujours en armure, que ses cheveux violets soient toujours agités comme s’ils n’étaient pas affectés par la gravité et que ses yeux brillent d’une lumière violette, l’expression féroce qu’elle avait lorsqu’elle essayait de s’échapper à chaque fois était introuvable. Tout cela était le fait de la personne qui se trouvait en face d’eux en ce moment même.

Tous étaient curieux de savoir comment il s’y prenait, mais personne n’osait le dire. Le général leur avait déjà demandé de ne rien dire et de ne pas essayer d’offenser Mark.

Alors que tout le monde pensait ainsi, Mark s’arrêta soudain devant la fenêtre d’une pièce où se trouvait un certain animal en cage. L’animal ressemblait à un hybride de serpent et de lézard et avait la taille d’un alligator adulte. Sa tête ressemblait à celle d’un serpent et son cou était plus long que la normale, tandis que son corps avait la forme d’un varan. Les écailles du lézard ressemblaient à de grosses pierres incrustées sur son corps.

En voyant l’animal, une idée vint à l’esprit de Mark qui se souvint de la capacité qu’il avait acquise auprès du chef des hors-la-loi.

Je veux créer un dragon. Je veux une monture dragon.’

Ses yeux brillaient de désir.

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